Réhabilitation neuropsychologique: avantages et inconvéenients

Publié le : 14 octobre 202018 mins de lecture

Les nouvelles technologies font non seulement partie de notre vie quotidienne, mais sont également devenues des outils importants dans le domaine de la santé. En neuropsychologie, ils sont utilisés depuis plusieurs années, ce qui a permis de développer des outils d’évaluation précis, rentables et faciles à utiliser. Dans le domaine spécifique de la réadaptation neuropsychologique, les nouvelles technologies sont toutefois plus récentes.

Avantages

Les nouvelles technologies permettent une plus grande accessibilité dans ce domaine. Par exemple, ils permettent de surveiller à distance les patients ayant des difficultés à marcher. De même, la thérapie informatisée offre, en plus de données précises, la possibilité de personnaliser les exercices automatiquement et en fonction des performances de l’utilisateur. Elle permet une application individuelle ou collective, ce qui réduit l’afflux de patients dans les établissements de santé publics et privés. Ils peuvent également être appliqués simultanément à des personnes qui ont des performances très différentes. En ce qui concerne les aspects plus techniques, bien que la supervision médicale reste fondamentale, les dispositifs éliminent les préjugés d’évaluation et d’intervention du spécialiste. En même temps, ils permettent de suivre une thérapie rigoureuse avec la répétition exacte des stimuli et des exercices, et de suivre facilement l’évolution du patient. Enfin, il semble que l’utilisation des nouvelles technologies crée un sentiment de moins grande formalité. Ce phénomène, bien qu’il puisse dans certains cas jouer contre le patient, le motive en principe davantage que la réhabilitation traditionnelle. Il génère chez l’utilisateur la sensation d’effectuer une activité presque ludique, mais en même temps il l’entraîne et le réhabilite en s’adaptant à ses capacités.

Pour la neuropsychologie, les nouvelles technologies ont permis un plus grand accès aux utilisateurs. Par exemple, l’évaluation à distance des patients qui ont du mal à se déplacer. Elles ont aussi permis d’offrir des outils informatiques qui donnent la possibilité d’obtenir des informations précises et de personnaliser les exercices de manière automatique en fonction du rendement de l’utilisateur. Par ailleurs, l’application peut aussi bien être individuelle que collective, ce qui réduit le nombre de patients dans les centres. De plus, elle peut s’appliquer simultanément à des personnes qui présentent des rendements totalement différents. En ce qui concerne les aspects plus techniques, bien que la supervision d’un professionnel de santé soit indispensable, cela permet d’éliminer les biais, aussi bien au moment de l’évaluation qu’au moment de l’intervention. La réalisation stricte du protocole et la répétition de stimuli et d’exercices de manière exacte sont également possibles. Il est aussi plus simple de visualiser les progrès du patient. Enfin, il semblerait que l’utilisation des nouvelles technologies donne l’impression aux patients que les interventions sont moins formelles. Bien que pour certains ce point constitue un inconvénient, de façon générale, les utilisateurs le voient comme un aspect positif. Les nouvelles technologies les motivent plus que les tâches traditionnelles. L’utilisation des nouvelles technologies génèrent chez le patient la sensation de réaliser une tâche ludique même s’il est question de retrouver ses capacités.

Inconvénients

Malgré le grand nombre d’avantages offerts dans ce domaine, les nouvelles technologies ne sont pas exemptes de certains inconvénients. D’une part, il n’est pas toujours possible d’obtenir des informations de qualité pendant l’exécution des exercices, à moins qu’ils ne soient appliqués en personne. En outre, l’utilisation de nouveaux appareils exige que l’utilisateur soit familiarisé avec la technologie. Il ne s’agit pas seulement d’y accéder, mais aussi d’obtenir de bonnes performances lors des activités.

Outils pour la réadaptation neuropsychologique

De nouvelles technologies pour l’entraînement cognitif et la réhabilitation spécifique ont été développées. Ces outils sont adaptés à chaque patient, bien que certains soient destinés à des catégories spécifiques : enfants, personnes âgées, personnes ayant des lésions cérébrales. Actuellement, les deux outils qui trouvent la plus grande application dans le domaine de la réadaptation neuropsychologique sont les logiciels et la réalité virtuelle. Voici quelques exemples.

– Logiciels

Les programmes d’entraînement cognitif sont très répandus dans ce domaine. Il existe actuellement plusieurs options, même si elles n’ont pas toutes fait la preuve de leur efficacité ou de leur validité. L’une des plateformes les plus utilisées est NeuronUP. Cet outil rend possible la réadaptation et la stimulation cognitive en combinant des exercices pour les fonctions cognitives de base avec ceux pour les activités quotidiennes et les compétences sociales. Elle peut également être combinée avec la méthode traditionnelle, c’est-à-dire effectuer les mêmes exercices avec un stylo et du papier. Il existe de nombreux logiciels développés pour l’entraînement cognitif des personnes âgées. Par exemple, Mementia, Kwindo ou VIRTRA-EL, aident les personnes âgées en bonne santé souffrant de troubles cognitifs ou de démence à exercer leurs fonctions cognitives par le biais de jeux simples adaptés à leurs capacités personnelles. D’autre part, des applications ont été créées qui permettent la formation et le contrôle à distance, comme CloudRehab. Cette application gratuite pour téléphone portable est conçue pour la réadaptation neuropsychologique des personnes ayant subi des lésions cérébrales et dont la mobilité est limitée. Avec CloudRehab, les patients peuvent faire des exercices à domicile, télécharger une vidéo sur le nuage et être suivis par le spécialiste sans avoir à se déplacer, sauf si cela est indispensable. 

– Réalité virtuelle

Il offre la possibilité de créer des environnements simulés dans une réalité augmentée. L’évaluation et les interventions sont écologiques et généralisables. Cette fonction vous permet également de contrôler l’environnement dans lequel le patient effectue les exercices avec un grand nombre de fonctions. Grâce à la réalité virtuelle, vous pouvez créer des villes, des maisons ou des situations spécifiques pour des exercices de réhabilitation. La réalité virtuelle est encore un outil en développement dans ce domaine. Néanmoins, il commence à donner des résultats satisfaisants dans la réhabilitation des personnes ayant des difficultés psychomotrices et des personnes âgées. Un exemple de technologie avec réalité virtuelle est VinCI, elle permet également d’obtenir un biofeedback, c’est-à-dire d’être conscient de la façon dont vous l’utilisez et donc, éventuellement, de modifier votre réponse. Cela ne fait aucun doute. La technologie avance à une vitesse vertigineuse. Il existe de plus en plus d’outils destinés à favoriser la réhabilitation neuropsychologique. Pour l’instant, les outils dont nous disposons facilitent un peu plus la réhabilitation. Ces outils sont déjà nombreux. Bien que l’on soit encore dans l’attente de conclusions fermes sur leur efficacité et leur validité, les bienfaits constatés montrent que les nouvelles technologies ne risquent pas de disparaître de sitôt dans le domaine de la neuropsychologie.

Quel avenir pour la réhabilitation neuropsychologique ?

Il ne fait aucun doute que la technologie progresse rapidement, développant de nouveaux outils qui sont appliqués dans la réhabilitation. Actuellement, il existe déjà de nombreux dispositifs qui simplifient, mais en même temps enrichissent, les thérapies. Bien que leur validité et leur efficacité réelles soient encore en discussion, les avantages démontrés par les nouvelles technologies indiquent qu’elles sont là pour rester.

Qu’est-ce que la rééducation neuropsychologique ou remédiation cognitive ?

La rééducation neuropsychologique, nommée également remédiation cognitive, thérapie cognitive ou réhabilitation neuropsychologique, est la prise en charge des enfants présentant des difficultés d’apprentissage, sous-tendues par un trouble cognitif. En psychologie, les processus cognitifs correspondent à l’ensemble des processus mentaux qui permettent à un individu d’acquérir, de traiter, de stocker et d’utiliser des informations ou des connaissances. Ils englobent une multitude de fonctions orchestrées par le cerveau : l’attention, la mémoire, le raisonnement, le langage, la planification, l’organisation, etc. Les troubles cognitifs sont multiples et correspondent à la fonction cérébrale touchée. Ainsi, les troubles de l’attention, de l’apprentissage, de la mémoire, du raisonnement, sont des troubles cognitifs. L’origine des dysfonctionnements cérébraux peut être développementale ou acquise. L’altération des fonctions cérébrales peut être occasionnée par des traumatismes cérébraux ou par des pathologies. Par exemple, les personnes souffrant de troubles du spectre autistique présentent en général un trouble des fonctions attentionnelles et exécutives. Certaines formes de dysfonctionnement peuvent également être engendrées par des difficultés affectives. Par exemple l’hyperactivité est souvent un symptôme d’anxiété.

À qui s’adresse la rééducation neuropsychologique ?

Les rééducations neuropsychologiques proposées au cabinet s’adressent à votre enfant s’il présente :

  • Un trouble de l’apprentissage : votre enfant à globalement du mal à apprendre, à travailler
  • Un trouble de l’attention : votre enfant n’arrive pas à se concentrer
  • Un trouble du raisonnement : votre enfant n’arrive pas à comprendre ses leçons et les concepts qui les soutiennent
  • Un trouble de la mémoire : votre enfant n’arrive pas à retenir, mémoriser ses leçons

Pourquoi faire une rééducation neuropsychologique ?

Les troubles cognitifs ont un impact majeur sur les apprentissages et la vie professionnelle. Leur prise en charge rapide permet de favoriser l’apprentissage et d’éviter les situations d’échec scolaire. La rééducation neuropsychologique vise à rééduquer les fonctions cognitives défaillantes. Le rétablissement des compétences défaillantes permet d’améliorer le fonctionnement cognitif de votre enfant et donc de rendre plus efficaces les processus d’acquisition des connaissances et de diminuer les difficultés d’apprentissage. Les objectifs de la démarche sont les suivants :

  • Entrainement des fonctions déficitaires
  • Rétablissement des compétences défaillantes
  • Réorganisation des stratégies d’apprentissage inefficientes
  • Utilisation de stratégies préventives et compensatoires
  • Acquisition de stratégies d’apprentissage plus efficaces
  • Exploitation des capacités, des points forts
  • Généralisation à différents types d’activités scolaires ou contextes

Quand faire une rééducation neuropsychologique ?

– L’évaluation des troubles

Toute rééducation neuropsychologique s’effectue dans le prolongement d’une évaluation psychologique et neuropsychologique complète posant un diagnostic des fonctions cognitives défaillantes. Il s’agit de repérer et d’évaluer les difficultés ou troubles de l’apprentissage. Le trouble d’un enfant a rarement une seule origine. La complexité du cerveau et de son fonctionnement oblige à explorer les différents domaines qui peuvent avoir une influence sur les apprentissages : psychologique, médical, instrumental, développemental. L’évaluation complète dans le cadre d’un trouble cognitif engendrant un trouble de l’apprentissage, permet d’évaluer le type de déficit, son intensité et son origine. À partir du diagnostic posé, le neuropsychologue peut orienter vers la ou les prises en charges appropriées. Il peut également travailler avec l’institution scolaire et permettre à l’enseignant de mettre en place des aménagements psychopédagogiques adaptés aux besoins de l’enfant.

Pourquoi évaluer l’intensité du déficit ?

Il est tout d’abord important d’évaluer si votre enfant présente une difficulté d’apprentissage (ou difficulté cognitive) ou un trouble de l’apprentissage ou trouble cognitif. La première peut être dépassée par des remédiations de type soutien scolaire, la seconde requiert une rééducation neuropsychologique.

Pourquoi évaluer l’origine du déficit ?

Des troubles affectifs peuvent être à l’origine de difficultés d’apprentissage plus ou moins importantes et chroniques, sans qu’il s’agisse de troubles de l’apprentissage avérés. Par exemple, un enfant anxieux présente très souvent des signes d’inattention, d’hyperactivité, de raisonnement ou de difficulté de mémorisation, et ce, tant que son trouble affectif n’est pas apaisé. Dans ce cas, il s’agit de traiter le trouble affectif par une psychothérapie et non pas les difficultés cognitives par une rééducation neuropsychologique. Dans tous les cas, c’est la multiplicité et la chronicité des symptômes qui doivent alerter l’enseignant ou les parents. L’évaluation globale par un psychologue et neuropsychologue permettra de confirmer ou d’infirmer l’existence d’un trouble d’origine cognitive et/ou affective.

Travail du neuropsychologue

L’expertise du neuropsychologue concerne les relations normales entre le cerveau et les comportements, ainsi que les changements qui surviennent lorsqu’un problème médical ou psychiatrique affecte le fonctionnement du cerveau. Le travail du neuropsychologue est principalement axé sur l’évaluation des troubles neuropsychologiques notamment à l’aide de tests psychométriques.

L’évaluation clinique en neuropsychologie vise une compréhension globale du fonctionnement cognitif et permet de porter un jugement clinique sur la nature des troubles neuropsychologiques (ou atteintes cognitives) présentés par la personne. Les compétences uniques du neuropsychologue lui permettent de choisir des modalités d’évaluation adaptées à la problématique et d’intégrer puis d’interpréter adéquatement les informations provenant de différentes sources. Le neuropsychologue valorise ainsi une compréhension approfondie et spécifique de l’individu qui le consulte et non pas une application d’une même “recette” commune à tous. Cette capacité à adapter son évaluation le distingue notamment du travail du chercheur en neuropsychologie qui doit utiliser un protocole d’évaluation fixe et invariable pour tous les participants de sa recherche.

L’administration de tests psychométriques constitue une part importante du travail du neuropsychologue clinicien et son expertise lui permet d’effectuer une analyse approfondie des résultats obtenus aux tests. Entre les mains d’un spécialiste du fonctionnement normal et anormal du cerveau, ce type d’outils permet ainsi de mettre en évidence la présence, l’ampleur, la nature et les conséquences d’une atteinte cognitive. Néanmoins, une évaluation neuropsychologique ne se limite pas aux tests psychométriques et à leurs interprétations statistiques. Ainsi, par le biais de l’analyse du dossier médical, d’une entrevue clinique, d’observations et de questionnaires, le neuropsychologue interprète les résultats à la lumière du contexte spécifique de l’individu et évalue aussi la contribution de perturbations comportementales ou émotionnelles qui peuvent découler d’un condition médicale ou psychiatrique.

Cette démarche d’évaluation peut viser plusieurs mandats:

  • Dans plusieurs cas, l’évaluation est effectuée pour contribuer au processus diagnostic, pour déterminer les séquelles d’une atteinte cérébrale connue ou pour déterminer les séquelles d’une neurochirurgie.
  • Chez les adultes et les personnes âgées, le neuropsychologue peut également être sollicité pour émettre une opinion clinique dans son champ d’expertise sur l’aptitude à gérer ses biens, à s’occuper de sa personne et à consentir à un soin, sur le niveau d’autonomie pour le maintien à domicile ou sur les capacités nécessaires pour occuper un emploi ou compléter un programme d’étude.
  • Chez les enfants, le neuropsychologue peut être appelé à diagnostiquer un trouble développemental qui entraîne des difficultés d’acquisition de certaines habiletés.
  • En réadaptation, en plus d’évaluer les fonctions cognitives, le neuropsychologue peut aider son client à mieux comprendre les changements cognitifs et/ou comportementaux qui peuvent représenter des obstacles à son adaptation à sa nouvelle réalité. Au plan cognitif, il est possible de rééduquer les fonctions cognitives atteintes et/ou d’aider les clients à développer des moyens de contourner leurs déficits cognitifs pour en limiter l’impact sur leur fonctionnement quotidien. Au plan comportemental, des interventions peuvent viser à éliminer graduellement les comportements dysfonctionnels qui sont apparus suite à l’atteinte cérébrale. Au plan psychologique, le neuropsychologue peut effectuer un suivi psychologique dans le but de diminuer la détresse associée aux changements et favoriser l’adaptation au quotidien. Certains neuropsychologues sont mêmes formés en psychothérapie, ce qui leur permet d’offrir ce type de traitement à leurs clients au besoin.

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